Les Français et les Allemands restent méfiants à l’égard du vaccin AstraZeneca
Les vaccins Pfizer et Moderna sont considérés comme les plus fiables
Un mois après les alertes concernant la formation de caillots sanguins qui ont ébranlé la confiance envers le vaccin AstraZeneca, une nouvelle étude YouGov EuroTrack révèle que les populations restent méfiantes à l'égard de ce vaccin dans plusieurs pays.
Les Français et les Allemands sont particulièrement méfiants : seuls 23% des premiers et 34% des seconds considèrent que ce vaccin est fiable, soit des résultats similaires à ceux obtenus en mars (respectivement 22% et 32%).
Près de 2 Français sur 3 considèrent même que le vaccin est dangereux (64%).
Les résultats témoignent également d’une certaine évolution pour les Danois. En effet, ces derniers sont de plus en plus inquiets : alors qu'à la mi-mars, 42% de la population doutait de la sûreté du vaccin et 42% le jugeait fiable, à la mi-avril, ils étaient 25% à considérer le vaccin comme sûr et 64% à le juger dangereux.
A noter : au Danemark, l’étude a été réalisée du 14 au 17 avril, période à laquelle le pays a suspendu la diffusion du vaccin AstraZeneca en raison de nouvelles alertes préoccupantes liées à la formation de caillots sanguins.
En Suède également, l'inquiétude ne cesse de croître. Quatre habitants sur dix (40%) pensent maintenant que le vaccin est dangereux (+6 points depuis mars). A l'inverse, 44% restent confiants, un chiffre resté constant depuis décembre.
Néanmoins, les résultats de cette étude ne sont pas uniquement défavorables à AstraZeneca. Les craintes concernant le vaccin se sont estompées en Espagne et en Italie : 48% des Italiens et 54% des Espagnols estiment que le vaccin est sûr (contre 36% et 38% en mars).
De plus, l'enquête montre que les Britanniques continuent d'avoir une grande confiance dans le vaccin AstraZeneca (78% vs 77% en mars). Seuls 9% considèrent actuellement que le vaccin n'est pas fiable.
En parallèle, les attitudes à l'égard des vaccins Pfizer et Moderna restent globalement positives – en France, 56% pensent que le vaccin Pfizer est fiable (+5 points depuis mars), et Moderna obtient au taux de 47% (+8 points depuis mars).
Sputnik V
Des problèmes d'approvisionnement freinant le programme de vaccination en Europe, plusieurs pays ont entamé des négociations avec la Russie pour se procurer le vaccin Sputnik V. Une précédente étude YouGov indiquait cependant que les populations avaient tendance à voir d'un mauvais œil un vaccin développé par la Russie, mais que montrent les résultats en avril ?
La confiance est mitigée :
- En Espagne et en Italie, environ 41% de la population considère que le vaccin Sputnik V est sans danger, tandis qu'une minorité (21% et 16%, respectivement) affirme le contraire.
- En France, au Danemark, en Suède et en Allemagne, le vaccin russe est davantage considéré comme dangereux que fiable.
- Les Britanniques sont divisés : 19% pensent qu'il est fiable, 13% qu'il est dangereux et 68% n'ont pas d'avis.
A noter : dans tous les pays couverts par l’étude, le nombre de personnes qui répondent "je ne sais pas" à propos du vaccin Sputnik V est nettement plus élevé que pour les autres vaccins (de 34 à 68%, selon les pays). Ces résultats peuvent notamment s’expliquer par le fait que ce vaccin n'est actuellement utilisé dans aucun des pays étudiés.
Johnson & Johnson
Le nouveau vaccin de Johnson & Johnson a déjà eu l’occasion de faire parler de lui, son utilisation ayant été suspendue aux États-Unis en raison de liens potentiels avec des caillots sanguins.
C'est probablement pour cette raison que les Français, les Danois et les Allemands considèrent que ce vaccin (également appelé vaccin Janssen) est plus dangereux que sûr.
Les Suédois sont partagés : 35% d'entre eux le considèrent comme fiable et 34% comme dangereux, tandis qu'en Espagne, en Italie et en Grande-Bretagne (le seul pays où son utilisation n'est pas encore autorisée), le vaccin est beaucoup plus susceptible d'être perçu comme fiable.
Méthodologie :
Etude Omnibus réalisée du 13 au 22 avril 2021 auprès de 8 947 personnes dans 8 pays (France, Grande-Bretagne, Allemagne, Espagne, Italie, Danemark, Suède). Toutes les enquêtes ont été menées en ligne. Les échantillons sont représentatifs de la population nationale selon la méthode des quotas.